Retrouvez ce qu'il faut savoir sur le bégaiement avec Christian Boisard

Christian Boisard | 28 août 2018

On estime à 1% le nombre de personnes atteintes par un problème de bégaiement, soit au moins 600 000 personnes qui en souffrent en France.

Bégayer n’est pas une tare. Pour preuve, le nombre de bègues célèbres : Moïse, Aristote, W. Churchill, Napoléon 1er, I. Newton, Darwin, Marilyn Monroe, Bruce Willis, Boris Becker, Gérard Depardieu…

Malgré la notoriété de certains, il est assurément vécu comme un réel handicap. Malheureusement, dans la majorité des cas, les personnes qui en souffrent se sentent incomprises, exclues, et le bégaiement est souvent vécu comme un enfer au quotidien.

La « précarité » des syllabes dont les personnes sont victimes les décourage et les plonge jour après jour vers un renfermement sur elles- même, voir une honte. A ce jour, le bégaiement n’est pas reconnu comme un véritable handicap ! Pourtant, lorsqu’une personne bègue postule pour un emploi, dans la majorité des cas le dialogue tourne très vite à la dérision, à des solutions échappatoires, voire ridicules. Il est à ce jour malheureusement le seul « handicap » qui porte à rire !

Il en est de même pour les enfants et les adolescents, qui subissent fréquemment des moqueries de leurs petits camarades voire même parfois en classe de leurs professeurs. Tous ces incivismes sont insupportables et sont souvent très mal vécus. Généralement, ils se retrouvent très vite en difficulté scolaire par peur de subir des moqueries provoquées par leur précarité verbale.

Souvent, les enseignants, par manque d’information, déduisent peut-être trop rapidement que l’enfant ou l’adolescent s’ennuie en classe. Pourtant, si on analyse son travail ou son comportement, on s’aperçoit que de par sa gêne, comme il en est de même pour toute personne en situation de handicap, certains aspects sensoriels se développent, et que de par ce surplus intuitif, il développe, comprend, et assimile très vite tout ce qui peut être présenté à lui.

Le bégaiement n’est ni une tare ni une maladie, c’est uniquement une succession de ratés de syllabes, qui entraîne malheureusement les personnes qui en souffrent vers une exclusion, une misère personnelle et professionnelle, et ce par manque de compréhension. Souvent, à cause de l’incivisme et du manque de compréhension qu’ils subissent, certains envisagent malheureusement le pire !

Un bègue respire uniquement par nécessité, il est en permanence en apnée, ce qui le plonge sans arrêt en état de fatigue. Toutes les prises de parole qu’il prend se font en fin d’expiration et non en début d’expiration, ce qui explique le manque d’espace-temps entre l’inspiration, le moment où il inspire avant de prendre la parole et l’expiration, le moment où il expire en même temps sa phrase.

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